Dysphagie et Sclérose en Plaques

Bonjour amis lecteurs,

Je vous avais promis une synthèse d’article sur le thème de la dysphagie dans la sclérose en plaques, la voici !

J’ai choisi un article paru en 2016 dans la revue Dysphagia. Il a été conçu par D. Alali et collaborateurs, de l’Université de Sydney.

L’article a pour titre « Treatment Effects for Dysphagia in Adults with Multiple Sclerosis : A systematic Review ». Il s’agit d’une revue systématique de la littérature sur l’effet des traitements de la dysphagie dans la sclérose en plaques.

Après un rapide rappel de la physiologie de la déglutition, les auteurs précisent que la sclérose en plaques présente 4 types d’expression clinique :  la forme poussée-rémission (forme la plus commune), la forme progressive secondaire, la forme progressive primaire et la forme latente.

D’après l’auteur, en fonction des techniques d’évaluation, une dysphagie serait présente dans 33 à 43% des cas. Elle serait due à plusieurs facteurs dont une atteinte neuronale au niveau du tronc cérébral, plus particulièrement au niveau du tractus corticobulbaire. Les symptômes les plus souvent relevés sont la toux, les fausses routes aux solides et liquides, les résidus pharyngés, les déglutitions multiples, les troubles pour gérer la salive, des difficultés d’initiation de la déglutition, un bavage et une modification des habitudes d’alimentation. L’auteur rappelle que la dysphagie peut causer, si elle n’est pas prise en charge, une diminution de la qualité de vie, une augmentation du risque de malnutrition , de déshydratation et une pneumopathie. Il est donc important que le diagnostic soit posé dès les premiers signes.

Les auteurs expliquent que le traitement de cette dysphagie doit être proposé en adéquation avec l’histoire de vie du patient, l’état d’avancement de la maladie, les capacités compensatoires du patient et la présence de comorbidités.

Cette revue de littérature basée sur la méthodologie PRISMA incluait les termes adultes, sclérose en plaques (multiple sclerosis en anglais), dysphagie, intervention influençant les capacités de déglutition et a identifié 563 articles. Après triage, seulement cinq articles rencontraient les critères fixés par Alali et collaborateurs. Trois articles proposent un protocole avec électrostimulation et deux avec injection de toxine botulique. Donc, au moment de la publication de cet article, aucune étude concernant l’efficacité d’une approche thérapeutique non instrumentale de la dysphagie dans la SEP n’a pu être identifiée selon les critères des auteurs.

Par ailleurs, si les cinq études citées ont démontré les résultats positifs de leur approche, Alali et collaborateurs évoquent certains biais qui peuvent nuire à leur fiabilité (hétérogénéité des sujets par rapport à l’évolution de la maladie ou des techniques proposées, difficulté de réplication de l’étude, faiblesse de l’échantillon de sujets par exemple).

En conclusion, je dois vous avouer que j’ai été un peu déçue à la lecture de l’article ! J’en attendais beaucoup et je n’y ai rien trouvé qui puisse m’aider dans ma pratique quotidienne d’orthophoniste avec des patients atteints de SEP. Je pense néanmoins essayer l’électrostimulation avec une patiente (je possède depuis peu un Ampcare®) et voir si ça peut l’aider mais pour le moment nous travaillons en téléorthophonie en raison de la pandémie. Affaire à suivre donc !

A bientôt 😊

Liens utiles

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27488370/

Guide HAS SEP : https://prod-web.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/07-024_sclerose-guide_sans_lap.pdf

Dossier information Inserm SEP :  https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/sclerose-en-plaques-sep

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :